Restauration de l'église

L'église a été l'objet de de nombreuses modifications et campagnes de restauration tout au long de son histoire.

Retrouvez-les en parcourant la chronologie ci-dessous :


C H R O N O L O G I E

Moyen-âge

Quelques indices d'un édifice antérieur sont visibles lorsque l'on se trouve sous la charpente. On remarque sur le mur du clocher les traces d'une toiture, plus basse que l'actuelle, qui prenait appui sur la maçonnerie. On remarque aussi, à gauche, un des contreforts du clocher, invisible aujourd'hui de l'extérieur. On retrouve ce contrefort dans la nef, maquillé en pilier du mur Est.


XVe siècle

Si le clocher est de la fin du XIIe siècle, la double nef date plutôt de la fin du XVe siècle, voire du début du XVIe. Le bâtiment actuel n'est donc plus celui d'origine. Jean-Paul RAGOT, dans son ouvrage Le patrimoine du Bas-Berry, explique la création de cette double nef :

"À la fin du XVe siècle, les seigneurs de Fontmorand (famille de la Trémouille) contestèrent les droits de prééminence de la famille Couraud dans l'église. La transaction du 8 janvier 1489 stipula que les deux parties bâtiraient chacune une chapelle : les seigneurs de Fontmorand à main gauche et ceux de la Rochechevreux à main droite. Nos seigneurs firent bâtir leurs chapelles, et comme les habitants de Prissac se trouvaient à l'étroit dans leur église, ils décidèrent eux aussi d'en construire deux autres, à droite, mais plus éloignées du choeur. Ces travaux ébranlèrent la vieille église, un mur s'écroula, tant et si bien que dans la reconstruction, vieille église et nouvelles chapelles se trouvèrent sous un même toit, ce qui peut faire croire à deux nefs accolées."


XVIIe siècle

Les seigneurs locaux contribuent à l'entretien de l'église. Par exemple, dans son testament de 1696, Madeleine de Mallesset, épouse d'Henri d'Escoubleau (†1688), seigneur du Coudray Montpensier et de nombreuses places dont Fontmorand à Prissac, décide de léguer 300 livres et 20 setiers de blé seigle pour les pauvres de la paroisse. Mais elle envisage aussi "que sur ce que les petites Penaul lui doivent il leur soit remis la somme de 400 livres et le surplus sera mis en ornements et réparations de I'église de Prissac et de celle de Fontmorand dont les premières dépenses seront faites à renaître le prie-dieu ancien et le faire graver aux armes du Coudray."


XVIIIe siècle

La date 1718, gravées dans la pierre d'un contrefort situé au Nord de la nef, atteste que des travaux ont été entrepris au début du XVIIIe siècle.

C'est également confirmé par un  mémoire de 1734, tiré du registre paroissial. Ce dernier dresse un bilan des travaux de réparations effectués  :

 

"Mémoire des réparations faites à notre église.

 

La sacristie a été élevée, voûtée, garnie de planches par le bas, et la fenêtre agrandie en 1713, l’armoire a été faite en 1714, la chaise et la table en 1717, en cette même année il a été fourni 4 ornements blanc, rouge, violet et noir, en 1722 madame de Villemort nous a fait présent d’un ornement de soie de différentes couleurs.

L’église a été couverte et carrelée en 1716 et 1717, les deux piliers du côté de la chapelle ont été revêtus de pierres de tailles en ces mêmes temps, comme aussi le degré du clocher fait en entier, la charpente, le beffroi et la couverture réparée. La voûte et l’œil dudit clocher ont été refaites en 1721. Les quatre piliers depuis les pignons de ladite église en tirant vers ledit clocher ont été revêtus de pierres taillées en 1724 et 1725. La bannière et l’image de St Jean, le grand autel a été transporté et boisé avec son marchepied en 1713 ou 14 avec la clôture du chœur, l’autel de notre dame a été boisé en 1722, celui de St Jean quelques temps après, ce dernier autel a été changé de situation. De (manière) que depuis 1722 jusqu’à cette année 1724, Il a été fourni des ornements et fait des réparations à l’église, sacristie et clocher de St-Martin-de-Prissac pour environ trois milles livres. La maison de la cure a aussi été augmentée et réparée, le jardin augmenté et clos, le tout à mes dépends. A l’égard de ladite maison et jardin, je prie mes successeurs de prier Dieu pour moi. Cette année 1734, nous avons fait couvrir le clocher à neuf et repasser l’église à taille ouverte pourquoi il nous coûte cinq cens huilt livres. Il a fallu pour cela faire imposition sur la paroisse de la somme de 400 Livres et nous avons trouvé dans le tronc près de 100 livres. Le cordon ou arretier au dessus de l’autel de Notre Dame doit être réparé suivant le marché qui en est fait."


XIXe siècle

La documentation est plus riche sur cette période. Les archives municipales regorgent de délibérations prises pour entretenir et restaurer le bâtiment. 

Là encore, un contrefort Sud garde la trace d'une campagne de travaux menés en 1821

1837 Réparation de l'église, clocher et presbytère (toiture  en tuile et porte)

 

1852 Les archives municipales décrivent l'état du clocher avant d'y entreprendre des travaux :

"La couverture du clocher de l'église de Prissac est dans un état déplorable, les côtés de l'Est, du Sud et de l'ouest sont complètement troués, la pluie passant par les ouvertures consomme les bois des charpentes, il y a donc nécessité de refaire entièrement les parties inférieures de la couverture de ces trois côtés, car la latte sur laquelle reposent les ardoises ne peut plus supporter une réparation, attendu qu'elle est consommées en grande partie et que le surplus est percé en (destelle ?) par suite des réparations successives qui ont eu lieu.

La partie nord peut encore résister longtemps, ainsi que le sommet des trois autres côtés qui ont été refaits il y a quelques années. 

La charpente au niveau de la platte-forme du clocher est disloquée par suite de l'écartement des entraits d'angles, il y a moyen de les retenir par des tirants en fer de manière à prévenir un plus fort écartement.

Le beffroi du clocher est également disloqué : deux pièces de la charpente supérieure sont consommées et doivent être remplacées, les tenons d'assemblage de la partie supérieure sont en partie détruites, de la résulte le disloquement, il y a donc nécessité, pour reconsolider le beffroi de refaire complètement l'assemblage supérieur en réduisant la hauteur du beffroi de vingt centimètres afin de reprendre les tenons en bois plus solides.

Les arrêtiers de la couverture de l'église sont en mauvais état, celui jouxtant (?) le clocher et qui est en mortier, doit être refait à neuf, celui du pignon de l'église qui est en pierre doit être refait en quelques parties et le raccord en mortier avec la suite, dans toute la longueur."

Archives Municipales de Prissac 1M2

 

10 août 1861

Approbation du traité du 28 juin 1861 passé entre la commune et Jean-Baptiste Davaux, Jacques Praux résidants à Prissac et François Jarry de Luzeret, tailleurs de pierre pour exécuter des travaux de dallage.

1868-69, des réparations sont confiées à l'architecte Dauvergne. Une vingtaine d'années plus tard, une corniche avec des corbeaux XIIe est installée au sommet des murs Nord et Sud par un architecte parisien, A. Triollet. Il s'inspire des corbeaux de la façade du clocher.

19 novembre 1890

Remplacement de  l'échelle qui sert à monter dans la charpente du clocher pour graisser les poulies de l'horloge.

L'église vers 1900, carte postale ancienne
L'église vers 1900, carte postale ancienne

1894

 

Le maire expose qu'à la suite des travaux de restauration exécutés à l'église, il a été reconnu que la toiture de cet édifice est en fort mauvais état : les bois de charpente de la partie nord menacent de céder sous le poids d'une couverture en tuiles, la pluie commence à détériorer les murs et le plafond.

 

1895 Les travaux sont entrepris:  la nef est alors couverte d'ardoises et les tuiles revendues à la populations.


XXe siècle

Le vieux coq (démonté en 2007)
Le vieux coq (démonté en 2007)

1924

Remise en état de la base de la croix soutenant le coq et du sommet du clocher

Subvention annuel de 150 F pour l'entretien et remontage de l'horloge.

 

1931 

Électrification de l'église

 

1933

Réparation de la toiture


XXIe siècle :

2007-2013 Clochers et enduits extérieurs

Depuis quelques années, avec l'aide de mécènes, de la région, du département et de la fondation du patrimoine, la municipalité de Prissac a entrepris d'importants travaux de restauration de l'église. Plusieurs tranches ont été réalisées. Après la restauration du clocher porche (2007-2008) et l'installation d'un nouveau coq (6 juin 2007), les enduits extérieurs (2009-2012) ont été rénovés et la couverture entièrement refaite (2009). Ce fut l'occasion pour les habitants d'admirer la magnifique charpente de l'édifice.


2012 Chevet, cloches et vitraux

Avec la réfection du chevet plat et des vitraux (2012), l'extérieur est alors presque achevé.

De nouveaux abat-sons sont installés, les trois cloches ont été déposées afin d'être nettoyées. La plus grosse a été réparée. Elles ont été bénies le 15 septembre 2012 avant d'être remises en place dans le clocher la semaine suivante.


2013 Début de la restauration des peintures murales

La restauration des peintures du choeur en 2013
La restauration des peintures du choeur en 2013

C'est le 13 mai 2013 qu'a débuté la tranche de travaux consacrée aux peintures murales.

Une fois la vieille moquette qui recouvrait les dalles du choeur retirée et les statues de sainte Radegonde et saint Martin mises à l'abri, un échafaudage a pris place contre le mur du chevet plat. Le piquetage du crépi de fausses pierres taillées a commencé. De nouvelles peintures ont été dégagées.

2014 Les travaux de restauration des peintures reprennent

Après une pause pendant l'hiver, les travaux de restauration des peintures murales ont repris début mars 2014. Le mur ouest de la nef et le narthex sont concernés par cette dernière campagne.

Le mur Ouest restauré en 2014
Le mur Ouest restauré en 2014

Fin juin, la restauration des peintures du mur ouest est presque achevée. L'échafaudage est retiré, ce qui permet au visiteur d'embrasser d'un seul coup d'oeil ce bel ensemble pictural. Quelques interventions mineures sont encore nécessaires dans le registre inférieur mais ne gênent pas la visite.

Seule la voûte du narthex reste invisible pendant l'été.

Fin juillet, les travaux s'achèvent avec la réfection du narthex situé sous le clocher. Trois litres funéraires situées les unes au dessus des autres apparaissent  maintenant à la base de la voûte.

Cette dernière campagne de restauration a également permis de dégager le portail de la nef de la grossière couche de plâtre qui le recouvrait. Des nervures romanes ont ainsi été mises à jour. On remarque aussi que ce portail était flanqué de colonnettes qui ont aujourd'hui disparu. Enfin, la couleur rouge des pierres rappelle que l'édifice a été victime d'un ou plusieurs incendies.

Achèvement des travaux

C'est le vendredi 17 septembre 2014 que la municipalité a organisé une cérémonie pour marquer l'achèvement des travaux de rénovation de l'église de Prissac. Cette cérémonie officielle a été l'occasion de mettre à disposition du public des classeurs présentant une visite guidée de l'édifice et un commentaire des peintures murales.

L'achèvement des travaux a aussi été l'occasion de réviser la visite en ligne présentée sur ce site.


2015

En janvier, la notice en anglais est mise à disposition du public.

Après une disparition d'un an, cette copie de la Visitation de Sébastien Del Piombo est de retour dans l'église. Endommagée lors des travaux de 2014, elle a fait l'objet d'une restauration par l'entreprise Malbrel. Après un bon décrassage, la toile a retrouvé ses couleurs. Mercredi 9 septembre 2015, elle a été replacée sur le mur Nord de la nef.


2016

En 2016, la statue de saint Martin datée du XVIIe XVIIIe siècle a été restaurée par Delphine Bienvenut, enfant de la commune et restauratrice d'oeuvres sculptées. Les insectes xylophages avait sérieusement attaqué le bois, au point d'entraîner des disparitions de matière sur la mitre de l'évêque et la terrasse sur laquelle il se tient. Une désinsectisation par anoxie a été effectuée (injection d'un gaz inerte pendant trois semaines en milieu étanche). La statue a subi ensuite un traitement préventif ainsi qu'un nettoyage complet. L'utilisation de résine acrylique a permis de consolider les zones fragilisées. Des restitutions de zones lacunaires ont également été pratiquées avec de la poudre de bois, de la colle vinylique et du mastic époxydique. La restauration s'est terminée par des retouches colorées.


2017

2017. La statue de Sainte Radegonde est confiée à son tour à Delphine Bienvenut pour une restauration. Cette statue en pierre polychrome avait connu plusieurs repeints. À l'origine, la robe de la sainte se composait d'une couche bleu/gris. Le manteau était semé de feuilles d'or décorées de laque rouge. Les carnations du visage étaient fines, la pupille de l'oeil verte et la guimpe blanche. Avec le  premier sur-peint, le manteau est devenu bleu azurite. Au deuxième sur-peint, le voile et le manteau devinrent vert foncé et la robe d'un vert encore plus sombre, presque noir. La guimpe resta blanche et la couronne d'une couleur ocre/dorée. Le troisième sur-peint a modifié la statue d'origine. La restauration a consisté à dégager les sur-peints les plus récents pour s'approcher au mieux de l'origine de la sculpture et retrouver ses traits d'origine. Les couleurs du deuxième sur-peint ont été restaurées pour la robe.