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Les peintures révélées par la restauration de 2013

La scène fantôme

Une Pieta ?
Une Pieta ?

Contre toute attente, la restauration des pigments de l'arc d'entrée de la chapelle des Fontmorand en septembre a permis à une nouvelle scène de se détacher. Peut-être s'agit-il d'une Pieta : en effet, un personnage dont la tête semble couverte d'un voile, paraît tenir un corps dans ses bras. De ce corps, on distingue un bras relâché et une tête à chevelure d'ocre rouge à gauche.

 

Les peintures du XVIe siècle du mur Ouest

Cette dernière semaine de juillet, le dégagement des peintures du mur ouest de la double nef a été entrepris. Comme prévu, il s'agit du mur le plus richement décoré. Les peintures sont les mieux conservées et datent pour la plupart du XVIe siècle.

Vierge à l'enfant et croix de consécration
Vierge à l'enfant et croix de consécration

Dans le registre inférieur du mur, la Vierge à l'enfant a été complètement dégagée. Sa main gauche repose sur une croix de consécration.

Sainte Catherine d'Alexandrie
Sainte Catherine d'Alexandrie

 Dans le registre supérieur, à gauche, une nouvelle sainte Catherine d'Alexandrie a été révélée.

Saint André et un bourreau
Saint André et un bourreau

À droite se trouve une très belle représentation du martyre de saint André qui occupe l'essentiel du registre. Saint André est ligoté sur une croix en X par quatre bourreaux qui serrent les liens de toutes leurs forces.

 

 

Personnage en prière et phylactère
Personnage en prière et phylactère

Les phylactères sont en partie lisibles. Sainte Catherine et saint André sont ainsi nommés.

On peut remarquer entre ces deux scènes, un personnages en prière accompagné d'un autre phylactère en latin : "Saint André, priez pour nous". Peut-être s'agit-il du commanditaire de la peinture ?

Dieu le Père
Dieu le Père

Le registre supérieur du mur entourant le portail d'entrée est occupé par une représentation de Dieu le Père en bon état de conservation.

Saint Christophe
Saint Christophe

En revanche, dans le registre inférieur, le saint Christophe portant l'enfant Jésus est très endommagé. Ce décor est plus ancien, peut-être du XIIIe ou du XIVe siècle.

Les traces de vandalisme des guerres de religion

Dieu en pape vandalisé
Dieu en pape vandalisé

Fin juillet, le chantier de restauration se déplace dans la chapelle des seigneurs de Fontmorand où la voûte restait en partie couverte d'un faux appareillage. Les sondages de 2006 avaient déjà révélé la représentation symbolique des quatre évangélistes accompagnés de ce que l'on croyait être un Christ juge. Mais ce personnage est en fait un Dieu en pape, appelé aussi la Majesté du Père, typique du XVe siècle. Toutes ces figures sont à présent entièrement dégagées. On constate qu' elles ont toutes fait l'objet de vandalisme au XVIe siècle lors des guerres de religion. Les protestants remettaient en cause le culte des saints et le pouvoir du pape. Les têtes des animaux représentant les évangélistes ont donc été systématiquement martelées. Ce travail de destruction a été particulièrement acharné sur le personnage du Dieu en pape car cette représentation est extrêmement choquante aux yeux  des protestants. Ils ont donc détruit le visage du personnage et la tiare (couronne papale), le globe surmonté d'une croix qu'il tient dans sa main gauche (symbole de pouvoir universel), ainsi que la main droite qui bénit.

 

Le martyre de saint Sébastien

La scène dégagée avant restauration
La scène dégagée avant restauration

La campagne de restauration menée depuis le 13 mai par l'entreprise Malbrel livre ses premiers résultats :

À droite, dans la partie supérieure du chevet, on peut maintenant distinguer le martyre de saint Sébastien. Le saint est percé de flèches par deux archers qui l'encadrent.

À gauche de la fenêtre du chevet, au dessus de l'évêque déjà connu, se trouve une grande aile d'ange. Il semble que le reste du personnage ait disparu lors du percement ou de l'agrandissement de la fenêtre.

Une litre funéraire située sur le même mur paraît avoir été volontairement martelée, on ne sait à quelle époque.

La scène restaurée
La scène restaurée
L'apôtre saint Jean
L'apôtre saint Jean

L'achèvement de la restauration du chevet permet de deviner la thématique du registre inférieur. Au vu des vestiges mis à jour, on peut supposer que les douze apôtres étaient représentés tout autour du choeur. Leur main droite repose sur une croix de consécration (croix inscrite dans un cercle). Saint Jean et saint André sont encore identifiables. Deux autres apôtres sont présents, mais il n'en reste que les membres inférieurs, ce qui ne permet pas de les reconnaître. Les autres ont disparu lors du percement de la fenêtre éclairant le choeur et de la construction de la niche destinée à la Vierge à l'enfant.


Les sondages de 2006

Fenêtre de sondage
Fenêtre de sondage

Superposition du décor de la voûte peint au XIXe  siècle et de celui plus pâle du XVIe siècle
Superposition du décor de la voûte peint au XIXe siècle et de celui plus pâle du XVIe siècle

En 2006, à la demande de l'architecte du patrimoine, l'ARCOA a effectué des sondages pour rechercher des traces de polychromies anciennes sous les couches de badigeons et/ou enduits recouvrant les murs. À l'aide de scalpels chirurgicaux et de petits burins, des "fenêtres" ont été ouvertes dans les différentes couches.

Ces sondages ont permis de découvrir des pierres rougies et éclatées dans le clocher-porche ce qui prouve qu'il a été à une époque la proie d'un incendie. Il a été également établi que le décor actuel des voûtes de la double nef daterait de la fin du XIXe siècle, mais restituerait à l'identique le décor peint au XVIe siècle. Le décor actuel semble cependant plus grossier et présente quelques variantes dans l'ordonnancement des motifs et des couleurs.

Les peintures les plus anciennes dateraient de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle. Un Saint Christophe aurait été peint à cette époque sur le mur du portail d'entrée côté nef.



Torse de Saint Christophe et pied de l'enfant Jésus
Torse de Saint Christophe et pied de l'enfant Jésus


Martyre de Saint André, milieu du XVIe siècle
Martyre de Saint André, milieu du XVIe siècle

Sur ce même mur, dans le collatéral, au-dessus de la plaque commémorative des victimes de 1914-1948, un Martyre de saint André a été en partie dégagé et daterait du milieu du XVIe siècle.

Dans la chapelle, ces sondages ont permis de découvrir des peintures de facture médiévale tardive : le Christ juge entouré des quatre évangélistes sous la forme du tétramorphe. Mais leurs visages ont été systématiquement vandalisés. Ces peintures ne sont pas contemporaines de celles des murs de la chapelle déjà visibles avant les sondages. Ces dernières, plus anciennes, auraient d'ailleurs été effectuées en plusieurs étapes.

On espère le dégagement et la restauration de ces peintures murales. Elles devraient faire l'objet de la dernière tranche de travaux de restauration de l'église.